Dans la peau d’un développeur freelance Ep.1 – « Organiser mes horaires pour profiter de ma famille » avec Julien

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Nombreux sont les étudiants en développement web attirés par le fait de pouvoir pratiquer ce métier en tant que freelance. Dans les nombreux échanges que j’ai pu avoir avec eux, la grande majorité me posait beaucoup de questions à ce sujet. A quoi ressemble la vie d’un développeur freelance ? Afin de pouvoir multiplier les points de vue et retours d’expérience, j’ai décidé d’aller à la rencontre d’autres développeurs freelance, qui vont eux aussi nous raconter leur parcours, leurs motivations, leurs réussites, leurs difficultés…

Nous commençons cette série avec Julien, 36 ans, intégrateur web senior en freelance, dans le développement web depuis plus de 10 ans. 

 

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Peux tu nous présenter ton parcours ?

A la base, j’ai fait des études dans une école de communication afin de devenir chef de projet web. Au final, je ne me sentais pas forcément à l’aise la dedans, et les choses ont fait que je me suis finalement retrouvé à travailler chez latribune.fr en tant que “webmaster”. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à apprendre le HTML et le CSS. J’y suis resté un an et demi, puis je suis allé travailler ensuite chez le journal LeParisien. J’ai enchainé ensuite sur d’autres emplois, où je restais quelques années avant de changer. Puis, à un moment, il y a environ 5 ans, j’ai pris la décision de faire le même métier, mais en freelance.

 

Quel est ton profil ?

Je suis intégrateur web. Je maîtrise le HTML, le CSS, jQuery, Bootstrap… J’ai également des compétences complémentaires, comme par exemple tout ce qui concerne l’accessibilité web (pratiques visant à rendre accessible un site à tous les publics, y compris ceux souffrant de certains handicaps). 

 

Comment s’est faite ton entrée dans le milieu du freelance ? Pourquoi ce choix ? 

A un moment de ma carrière, je travaillais pour une grosse entreprise, et j’avais une charge de travail très faible. Je commençais à m’ennuyer. Je me suis créé un profil sur Malt (qui, à ce moment-là, s’appelait Hopwork). Rapidement, j’ai eu une proposition de mission. Je l’ai effectué sur mon temps de travail, vu qu’on ne me donnait quasiment rien à faire. J’ai commencé à prendre confiance en moi et à me dire que j’étais capable de travailler en totale autonomie. C’est là que je me suis dit que je devais me lancer.

 

Comment s’est passée ta première année en tant que freelance (nombre de projets, niveau moyen de revenus, qualité et gestion des projets que tu as eu…) ?

Je n’ai pas de souvenirs très précis de comment s’est déroulée ma première année honnêtement…Avec le recul, j’ai surtout l’impression d’avoir eu beaucoup de chance. Tout s’est bien enchaîné. J’ai rapidement eu des propositions de mission. Ça se passait bien. Les choses se sont faites naturellement. A l’époque, sur la plateforme Hopwork, il y avait beaucoup moins de monde, c’était bien moins concurrentiel.

 

Combien de temps as-tu mis avant d’arriver à une situation de stabilité (revenus réguliers, temps de travail correct, qualité des projets convenable…) ?

Comme je te le disais, assez rapidement j’ai eu la chance d’avoir une certaine régularité dans les demandes de mission. Après, bien sûr que, comme tout freelance, j’ai connu des moments de creux et de remises en question. Je suis quelqu’un qui anticipe beaucoup, j’ai besoin de me sentir rassuré. Le fait de ne pas avoir de certitudes sur l’argent que je vais réussir à faire rentrer dans les mois à venir est une situation qui me stress. Du coup, j’en viens rapidement à douter, à me demander si je ne vais pas devoir bientôt chercher un emploi salarié… Aujourd’hui encore c’est quelque chose qui m’arrive parfois. Mais ça reste passager et anecdotique jusqu’à maintenant.

 

Travailles-tu en régie pour une entreprise à la fois ? ou travailles-tu en mode « forfait » avec plusieurs clients différents ?

Au début, je travaillais surtout sur des petites missions ponctuelles. Mais plus le temps passe, plus j’ai des demandes de missions longues sur lesquelles je travaille à temps plein (entre 3 et 5 mois en moyenne).

 

As-tu eu à faire face à des difficultés d’ordre administratif, fiscal ou juridique dans le cadre de ton activité freelance ?

Oui, j’ai dû faire appel à une comptable. Il y avait des subtilités que je n’avais pas compris en termes de déclarations de revenus…et qui ont fait que j’ai dû rembourser de l’argent que je n’avais, par erreur, pas payé. Ce sont des choses qui arrivent souvent, donc gardez en tête que dès que votre activité commence à grossir, il faut commencer à s’entourer de professionnels et ne pas vouloir tout faire soi même.

 

Ton activité t’a-t-elle permis de travailler en tant que digital nomade (travailler en voyageant) ?

Non, car je suis plutôt casanier, je n’ai pas un tempérament de voyageur. Mais clairement, je comprends très bien ceux qui profitent de ce métier pour voyager. Pour ma part, ce que m’a permis de faire mon activité freelance, c’est de passer du temps avec mon enfant. Je peux organiser mes horaires de travail comme je veux, donc je fais en sorte de lui accorder du temps.

Gardez en tête que dès que votre activité commence à grossir, il faut commencer à s’entourer de professionnels et ne pas vouloir tout faire soi même.

 

Penses-tu bénéficier de plus de temps libre que si tu étais salarié ?

C’est surtout que je peux organiser mes horaires de travail. Après, non je ne peux pas dire que je travaille moins qu’en tant que salarié. Je ne pense pas travailler beaucoup plus non plus. J’ai juste accès à plus de flexibilité. Mais j’ai aussi connu des moments où, par faute d’avoir accepté trop de missions en même temps, je me suis retrouvé débordé. L’été dernier j’ai passé mon temps à travailler et je ne suis pas passé loin du burnout. Il faut faire attention à cela car ça arrive fréquemment chez les freelance.

 

Comment vois-tu ton avenir de développeur freelance ? Comment te projettes-tu ?

Je ne sais pas trop, je vis un peu au jour le jour. Honnêtement, à l’heure actuelle, mon travail me plait toujours autant. Est ce que j’aurais toujours la même énergie et la même envie dans 10 ans ? Je n’en sais rien, on verra bien. Assumer une activité de développeur freelance demande de la motivation. Il y a des avantages certes, mais tout à son prix. En tant que freelance, c’est à moi de tout gérer, et mentalement parlant, un salarié bénéficie d’une plus grande tranquillité. Mais pour le moment, ça se passe bien pour moi, j’y prends toujours beaucoup de plaisir,  je vois mon CA augmenter progressivement d’année en année, j’espère que ça continuera dans ce sens.

 

Je ne peux pas dire que je travaille moins qu’en tant que salarié […] J’ai juste accès à plus de flexibilité.

 

Aurais-tu un conseil à donner à ceux qui souhaitent se lancer en tant que développeur freelance ?

Avant de vous lancer, assurez vous bien d’avoir le niveau d’autonomie et de compétences nécessaire. Ne brûlez pas les étapes. Un jeune qui vient tout juste d’être diplômé, je ne lui conseille pas de se lancer directement en tant que freelance. Il faut prendre le temps d’acquérir de la confiance, de l’autonomie, de trouver les technos / spécialisations sur lesquelles on se sent à l’aise, pour ensuite se positionner dessus en tant que freelance.

 

Pour plus d’informations sur ce sujet, consultez notre article « Devenir développeur web: en freelance ou salarié ?« .

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