Dans la liste des sujets que doivent surveiller les personnes travaillant dans le milieu du web, le no code occupe une place de premier plan. Pour ceux qui ne savent pas ce que ce terme désigne précisément, un article sera bientôt dédié à ce sujet. Mais pour faire bref, ayez simplement en tête qu’il s’agit d’outils / plateformes permettant de faire assez simplement des choses qui étaient jusqu’ici réservées aux développeurs (création de sites, d’applications, branchement d’APIs, web scraping…). Le développement de l’éco-système no code est un phénomène qui peut avoir un impact important sur l’évolution du marché du travail dans le secteur du web. Il est important que les personnes en reconversion soient un minimum informées sur ce sujet. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes entretenus avec Alexandre Talon, développeur no code, et entrepreneur spécialisé dans ce domaine.
Peux-tu présenter rapidement ton parcours dans le monde du web ?
J’ai toujours travaillé dans le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire. J’y ai occupé différents postes: coordinateur, responsable administratif et financier, directeur des opérations… Petit à petit j’ai du commencer à travailler sur de la création digitale moi-même. Mais je ne suis pas développeur de métier. J’ai commencé à utiliser quelques CMS (Drupal, WordPress avec DIVI…) afin de pouvoir faire certaines choses de moi-même. Cela a été mon premier contact avec le no code.
Qu’est ce qui t’as amené à approfondir cette voie ?
Dans le cadre du premier confinement, en tant que co-fondateur d’une startup qui développait des outils de collecte de dons pour des association locales, LOKALERO, j’ai dû trouver une solution pour que les associations qu’on accompagnait puissent continuer à collecter des dons, mais en ligne. On devait donc créer une plateforme web. Il fallait aller vite. Je connaissais l’univers no code, mais n’avais pas d’expérience concrète. Je suis tombé sur un webinar en ligne de Contournement qui présentait les différents outils no code et ce qu’on pouvait faire concrètement avec. Lors du webinar, j’ai demandé quelle était la meilleure stack no code pour faire une plateforme de de collecte de dons, et on m’a répondu “Bubble avec Stripe”. Je m’y suis mis et j’ai donc créé ce qui est devenu https://don-local.org/ en quelques jours et grâce aux tutos d’Ottho.
Quelle est ton activité actuelle ?
Actuellement, je suis développeur no code, mentor chez Ottho et co-fondateur de l’association NoCode for Good. Aussi, je viens de lancer mon agence spécialisée dans le no code, dédiée au domaine de l’ESS, www.labastide.io .
Comment vois-tu l’évolution du no code ? Penses-tu que les agences web / start-up vont de plus en plus recruter ces profils ?
Aucune idée, il est difficile de prévoir dans ce milieu. Je pense que ça se démocratise progressivement, mais quelle ampleur cela va prendre ? Difficile à dire.
Quel est le niveau de rémunération d’un développeur no code ?
J’ai commencé à 320€/j. Désormais je suis à 450€/jour.
Il y a désormais beaucoup de personnes qui se réorientent vers le métier de développeur web. Se former au développement web demande beaucoup de temps. Conseillerais-tu à certaines de ces personnes de s’orienter plutôt vers une formation au no code dans le cadre de leur reconversion ?
Je pense que le code et le no code sont complémentaires car ils permettent de répondre à des besoins et des budgets différents. De la même manière, débuter un formation de développeur web par l’approche no code pour ensuite continuer sur le code peut aider à apprendre plus vite les notions de développement. Il y a une très belle formation qui a intégré ce principe : https://no.descodeuses.org/le-programme
Je pense que le code et le no code sont complémentaires car ils permettent de répondre à des besoins et des budgets différents. De la même manière, débuter un formation de développeur web par l’approche no code pour ensuite continuer sur le code peut aider à apprendre plus vite les notions de développement.
Quel regard portes-tu sur le low code (Mendix, Microsoft (avec sa Power Platform), OutSystems, Salesforce, Appian, N8N…) ? Quel est le public concerné selon toi ?
N’étant pas codeur, je connais très mal le secteur du low code mais j’ai l’impression que les outils low-code sont destinés aux entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Toutefois, beaucoup d’outils no code permettent de rajouter du code (HTML, CSS et JavaScript), tels que Bubble, Webflow ou Airtable, et donc deviennent facilement des outils low-code.