En 2023, le phénomène de reconversion en masse vers le domaine du développement web est toujours d’actualité. Compte tenu de l’évolution rapide du métier et du marché du travail, il est important de se mettre à jour constamment en termes de retours d’expérience sur le sujet. Nous avons donc eu le plaisir de nous entretenir avec Nicolas, actuellement en fin de formation au sein de l’école O’Clock. A travers son itinéraire, de nombreux sujets de premiers plans sont abordés, pour quiconque souhaite se reconvertir dans le développement web : première approche du métier, choix de la formation, constitution d’un dossier de financement, insertion sur le marché du travail…
Peux-tu présenter ton parcours avant ta reconversion ?
J’ai actuellement 25 ans. J’ai commencé ma reconversion l’année dernière. A la base, j’étais musicien professionnel. Je donnais également des cours de musique en parallèle. J’avais fait des études dans ce domaine.
Qu’est ce qui t’a donné envie d’aller vers le développement web ?
Le domaine de la programmation me parlait depuis longtemps. Pas spécifiquement le développement web, mais la programmation au sens large. Mais c’est quelque chose qui demande beaucoup de temps et d’énergie en termes d’implication, donc je n’ai jamais creusé la chose, étant déjà pris par mes activités musicales. Puis, j’ai commencé à y réfléchir de plus en plus. Le métier de développeur offre beaucoup d’avantages : c’est un métier accessible et que l’on peut apprendre rapidement (j’ai compris par la suite que c’était moins simple que ce que j’imaginais), le télétravail y est particulièrement répandu, on peut travailler sous diverses formes (salarié, freelance, entrepreneur…) et au sein de domaines d’activité très variés… En me renseignant un peu, j’ai réalisé que j’avais pas mal de personnes autour de moi qui pratiquaient ce métier. J’ai donc demandé à ce qu’ils m’en disent plus, qu’ils me montrent les projets sur lesquels ils travaillaient, etc. Ça m’a permis de me donner une première vision du métier et de m’aider à me projeter.
Comment as tu fait pour concrétiser ton envie de reconversion ? Qu’est ce qui t’a permis de vraiment te lancer, passer à l’action ?
J’ ai acheté une formation sur le site Udemy. C’était une formation d’initiation au HTML, au CSS et au JavaScript. Je voulais pratiquer pour voir si cela me plaisait vraiment. A la fin de la formation, j’étais certain que je souhaitais me lancer dans ce domaine. J’ai donc commencé à chercher une école. En faisant des recherches sur Internet, j’ai pu voir les différentes écoles qui dispensent des programmes de reconversion vers le métier de développeur web. J’ai rapidement choisi O’Clock, car leurs formations correspondaient exactement à ce que je cherchais.
Comment as tu financé ta formation ?
Pour le dossier de financement, j’ai commencé à me renseigner de mon côté. En parallèle, l’école O’Clock m’a également aidé là-dessus. Dans un premier temps, mon but était de comprendre les différentes options existantes lorsqu’on souhaite se faire financer une formation professionnelle. Pour la majeure partie des gens, le plus simple est de passer par Pôle Emploi. Mais cela est surtout valable pour ceux qui sont en situation de chômage, ce qui n’était pas mon cas. Au final, j’ai compris que je pouvais utiliser le dispositif de Transition Professionnelle. Il s’agit d’une des nombreuses options possibles pour se faire financer une formation. En principe, les gens qui passent par ça sont salariés, et ce dispositif leur permet de continuer à bénéficier de leur salaire tout en pouvant effectuer la formation en question. Dans mon cas, je n’étais pas en situation de CDI à temps plein, donc c’était différent. Le dispositif m’a financé la formation, sans que j’ai de revenu qui me soit versé pour autant. Mais c’était déjà mieux que rien.
Pour monter ce dossier de Transition Professionnelle, je suis passé par la Mission Locale de la ville où je réside. J’ai du m’y rendre 6 ou 7 fois, afin de prendre le temps d’établir le dossier avec ma conseillère. Mes amis développeurs m’ont également aidé, en me fournissant des recommandations que j’ai ajouté au dossier. Il y a beaucoup de choses à ajouter afin de rendre son dossier solide. Il faut être conscient du fait qu’il y a énormément de personnes qui font des demandes de financement, et nombreux sont ceux qui ne sont pas accordé. Il faut montrer que l’on est réellement motivé. Le dossier de financement est clairement une des grosses étapes lorsqu’on souhaite effectuer une reconversion. Cela demande des efforts.
Comment s’est passée ta formation ?
Très bien. C’était très intense. Mais je sentais que j’assimilais bien ce qu’on m’apprenait. Je ne me sentais pas perdu. De plus, chez O’clock le format me convient vraiment bien. Ensuite j’ai trouvé un stage de 6 mois. J’ai fait marcher le réseau pour ça. Dans le cadre de la formation, j’ai fait du PHP/Symfony. En parallèle, j’avais un ami qui est lead développeur C#. Il suivait mon évolution le temps de ma formation. Il gère le recrutement de son équipe de développeurs. Donc il a décidé de me recruter car il savait que j’étais sérieux.
Le stage s’est très bien passé. Les technos sur lesquelles j’ai travaillé sont C#, .NET, TailwindCSS et AlpineJS. Ca a été l’occasion pour moi de réaliser qu’il y a un grand écart entre ce qu’on apprend à l’école, et la réalité du métier dans la pratique en entreprise. Il y a de nombreuses choses à acquérir, en termes de réflexes à avoir, de façon de pratiquer le métier au quotidien, que l’on n’apprend pas à l’école. Je suis actuellement encore en stage, il se termine dans 2 semaines.
Pour monter ce dossier de Transition Professionnelle, je suis passé par la Mission Locale de la ville où je réside. J’ai du m’y rendre 6 ou 7 fois, afin de prendre le temps d’établir le dossier avec ma conseillère.
Et pour la suite, tu as des pistes ?
Oui, j’ai commencé à préparer la suite. A l’origine, je cherchais un CDI en tant que développeur junior. J’ai envoyé de nombreux CVs, et j’ai reçu une vingtaine de refus. J’ai compris que le marché n’était pas forcément si ouvert que ça en ce qui concerne les développeurs juniors (du moins, ceux qui sortent d’un cursus accéléré). Il y a ensuite une grosse entreprise, dont j’apprécie particulièrement l’activité, et qui se trouve proche de chez moi, qui a répondu à une candidature que j’ai envoyée. Ils m’ont fait savoir qu’ils ne comptaient pas recruter de développeur junior en CDI, mais que ma candidature les avait intéressé, et qu’ils étaient justement en recherche d’un alternant. En réfléchissant bien, je me suis dit que le fait d’approfondir ma première formation de 6 mois, par une seconde, en alternance, était peut être une bonne option. D’autant plus que je sais que de nombreux étudiants en réorientation dans le développement web enchaînent deux formations pour au final s’insérer sur le marché du travail. Je me suis donc mis à chercher une seconde école qui pourrait m’assurer un contrat d’alternance. Et j’ai rapidement trouvé. Je vais donc effectuer un second cursus de Concepteur Développeur d’Application (CDA, équivalent Bac+3) chez l’Iscod.
Super. Pour finir, quel conseil donnerais-tu à une personne souhaitant se reconvertir dans le développement web en 2023 ?
Le meilleur conseil que je puisse donner est de commencer à pratiquer un peu avant d’entrer en formation. Cela permet, premièrement, de confirmer que l’on aime réellement cela, et deuxièmement, de ne pas être largué dans le cadre de la formation accélérée, qui est très dense.